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Forez et Loire découverte
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8 mars 2013

MARCOUX - LE CHATEAU DE GOUTELAS

FLASH BACK SUR LA RESTAURATION
DU CHATEAU

DSC01950
Le château de Goutelas, près de Boën-sur-Lignon, inscrit aux Monuments Historiques, fut notamment
la demeure des 'trois Papon" : d'abord de Jean Papon, dit "le grand juge", jurisconsulte nommé, lieutenant
général au baillage du Forez, maître des requêtes de Catherine de Médicis et député des Etats Généraux.
Son fils, le Chanoine Loys Papon, était écrivain, enlumineur et poète.  Enfin Melchior Papon, frère du
précédent, était gentilhomme de la chambre du Roi.
En 1961, Me BOUCHET,jeune avocat, visite les lieux qu'il trouva envahis par la végétation.  Par l'intermédiaire
de M DUCLOS, maire de Marcoux, il se propose à racheter la demeure à son propriétaire du moment, Mr DURAND.



Portail du château à la fin du 19e siècle
(dessin de Beauverie)

 1961 - L'avocat lyonnais Paul BOUCHET rencontre Noël DURAND, agriculteur et proporiétaire du château de Goutelas.
Le château est à l'abandon mais reste pourtant l'un des symboles de l'hmanisme en Forez.  Le projet fou de faire revivre
les ruines naît.

 

 

 

                

Le château oublié

 La rencontre des deux hommes passe pour l'évènement fondateur
qui conduira à la renaissance de Goutelas.  Les années soixante verront
s'enchaîner les étapes de déblaiement, de reconstruction et de restauration
150.000 heures de travail !

 

                                                               

Le campanile en ruine (1961)

Paul Bouchet et le père Dumas,
curé de Marcoux
(1961)

 

Reconstruction du campanile
(mars 1963)

 

 

La fameuse bataille
de la corniche (1964)

 

 

 

 

 

Goutelas au fil des siècles :

de la maison forte au champ de ruines

Au Moyen Age, Goutelas est une modeste maison forte, chef-lieu d'un petit fief. Elle appartient successivement à la famille d'Ecotay puis aux Bec de Goutelas.

En 1567, elle est achetée par Jean Papon, originaire du Roannais, lieutenant général au bailliage de Forez. Ce savant juriste - on le nomme le Grand Juge - est aussi un humaniste. Il transforme le château médiéval en une demeure Renaissance.

Au 18e siècle, l'architecte italien dal Gabbio achève la transformation : toits à pente brisée, escalier d'honneur, boiseries…

En 1727, le château passe aux Cros de Montmars. Après la Révolution, il est habité par le commandant de Campredon, un personnage fort original.

En 1860, Goutelas est acheté par des soyeux de Lyon, les frères Lagnier, qui font de mauvaises affaires. 1920, le domaine est mis en pièces.

Un dernier lot de 3 hectares qui comporte aussi le château est acquis par Pierre Guyot, un paysan du pays. En 1948, son neveu, Noël Durand, le reçoit en héritage. En 1960, le château est un champ de ruines. Il semble définitivement condamné. Et pourtant…



Le château de Goutelas et ses propriétaires successifs
(E. Salomon, "Les châteaux historiques")

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Le château de Goutelas est une demeure de style Renaissance logée entre bois et vignes.

 

 

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Un château ruiné et oublié

1960. Pour les habitants de Marcoux, il fait tellement partie du décor qu'on l'a oublié. C'est Goutelas : une silhouette romantique. L'immense corps de pierre a été reconquis par la nature. Les gens du voisinage se souviennent :

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La végétation a envahi l'endroit : "les buissons partout, les ronces". Les dégâts sont grands. "L'arbre qui était dans l'angle" et dont "les racines principales étaient à l'intérieur de la chapelle était plus haut que le château". Partout Il y a des éboulis, des broussailles. Et une maisonnette en ruine encombre la cour d'honneur.

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La végétation a envahi l'endroit : "les buissons partout, les ronces". Les dégâts sont grands. "L'arbre qui était dans l'angle" et dont "les racines principales étaient à l'intérieur de la chapelle était plus haut que le château". Partout Il y a des éboulis, des broussailles. Et une maisonnette en ruine encombre la cour d'honneur.

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Dans ce spectacle désolé, apparaissent cependant peu à peu aux yeux du curieux : une chapelle, un campanile, des douves, une tour, une fontaine, une cheminée, et "les beaux morceaux Renaissance". Et puis, imposant, le "bâtiment sur la plaine, c'est-à-dire le moins abîmé". Des ruines certes, mais aussi de beaux vestiges, d'un authentique château.

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Une fée aurait-elle pu réveiller cette demeure digne de la "Belle au bois dormant" ? En fait, ce fut l'œuvre d'un humaniste, un homme de conviction, maître de la parole, Paul Bouchet. Ce fils du pays avait quitté le Forez pour devenir un jeune et brillant avocat à Lyon. Mais Goutelas l'avait touché. Profondément.

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Paul s'est mis en tête de sauver Goutelas. Il court chez l'abbé Dumas, curé de Marcoux, et s'informe du propriétaire. C'est Noël Durand, un agriculteur du village.

L'avocat et le paysan se rencontrent dans l'étable. Paul Bouchet, passionné, parle de son désir de sauver Goutelas. Noël trait ses vaches. Presque un demi-siècle après, les deux hommes se remémorent la scène d'un soir de juillet 1961 :

 

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Le projet devient réalité

Mais, parallèlement, les travaux avancent, souvent bien terre à terre :

- Eté 1961 : débroussaillage et déblaiement. Première intervention sur le terrain des intellectuels lyonnais, amis de Paul Bouchet.

- Automne 1961 : les agriculteurs de Marcoux arrivent sur le chantier.

- Décembre 1961 : création de la Société civile immobilière de Goutelas. Le 30, un premier repas à Goutelas rassemble gens du pays et Lyonnais.

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- 1962 : arrivée sur le chantier des ouvriers du bâtiment syndicalistes lyonnais (certains sont des réfugiés espagnols). En décembre, l'association Centre Culturel de Goutelas est créée.

- Hiver 1963 : reconstruction du campanile.

- Eté 1964 : Goutelas obtient le 3e prix de "Chefs-d'œuvre en péril". Le château est inscrit à l'inventaire des monuments historiques. Pendant l'été, la tour-pigeonnier est restaurée.

- Automne 1964 : festival international étudiant. C'est la fameuse "Bataille de la Corniche" : réfection en toute hâte avec tous les maçons disponibles de la région. Première illumination du château.

 

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         Au XIVe siècle, le fief de Goutelas appartient aux Ecotay à qui l'on doit peut-être la construction d'une maison

 
  forte sur le site, dont subsistent les tours. En 1558, Jean Papon, lieutenant général du bailliage de Forez, rachète
 
  Goutelas & y fait élever un château Renaissance dont le décor s'inspire de celui de la Bastie d'Urfé. Son fils Louis,
 
  chanoine à la collégiale de Montbrison et prieur de Marcilly, dut en achever les aménagements.
   
En 1777-1779, Philippe du Cros Papon de Montmars  commande des travaux d'embellissement à Michel Ange Dal
    Gabbio, architecte d'origine italienne, auquel succède son neveu Michel. Le château reçoit  une toiture brisée, une
  
 nouvelle  façade à fronton  donnant sur le jardin, et  un escalier monumental. En 1794, le château est pillé et mis
  
 sous séquestre, puis restitué aux quatre héritières du dernier Papon qui le transmettent au fils de l'une d'elles, le
  
 commandant Xavier de Campredon. Après sa mort le château est vendu en 1860 aux frères Lagnier, qui vendent
  
 les décors (cheminées, cloche) et  lotissent le domaine.

 

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Laissé à l'abandon, il est racheté en 1923, par un cultivateur, en même temps qu'un lot de terres, qui le transmet
    à son neveu. En 1961, celui-ci accepte de le céder au franc symbolique à l'association les amis de Goutelas qui se
  
 donne pour but la restauration du château, entamée dès 1962 et menée à bien grâce au bénévolat local. La grille
  
 en fer forgé du portail d'honneur a été réalisée par Raymond Subes en 1965.
   
Aujourd'hui le centre culturel assure la vie du site en y organisant diverses manifestations ou séminaires.  

 

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A l'intérieur subsistent une cheminée en pierre à consoles feuillagées et des plafonds peints (rinceaux feuillagés
 
fleurs de lys, sirènes), ainsi que des vestiges de peintures murales (scènes mythologiques, scènes de l'Astrée ?)
  Exemple du rayonnement de la Bastie d'Urfé au XVIe siècle, et de l'activité des architectes italiens Dal Gabbio au
  XVIIIe siècle

 

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  L'édifice présente un plan régulier en H à l'intérieur d'une enceinte cantonnée de six tours et  fermée d'un portail.
 
   Les murs sont en moellons de grès enduit, avec des restes de faux appareil incisé (en particulier sur la façade de
  
 la chapelle). Des parties de l'enceinte et  des communs étaient en pisé. Les encadrements de baies et les décors
    sont en granite ou en grès. Les toits sont brisés, en tuiles creuses sur le terrasson et tuiles en écailles vernissées
  
 sur le brisis. L'escalier tournant à retour avec jour, est situé dans le corps central. 

 

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